Quand le destin s'en mêle (ft. Anthony)

Jeu 15 Juin - 23:15

quand le destin s'en mêleft. @Anthony Duster

tw: alcool , non dits

Mayleen maudit la sonnerie de son réveil lorsque cette dernière retentie. Elle était rentrée tard la veille au soir, et avait – légèrement – abusé sur les cocktails. Pas au point d’être ivre morte non, mais suffisamment éméchée pour que cela tambourine dans son crâne ce matin. En réalité, elle avait rejoint Matilda au pub au bord de la plage, histoire de décompresser un peu après l’échange houleux qu’elle avait eu avec Sam un peu plus tôt dans la journée. Jusque là, rien de neuf sous le soleil, ni d’inhabituel. C’était un peu un rituel entre les deux amies. Boire des cocktails tout en maudissant les représentants de la gente masculine, non sans se rincer l’œil en matant les spécimens présents autour d’elles. En parlant de spécimen, l’un d’eux avait attiré l’œil de May, notamment parce qu’il lui était totalement inconnu. Sûrement un touriste. En temps ordinaire, elle n’aurait pas cherché plus loin, mais ce soir là, l’alcool aidant, mêlé certainement à un désir d’une forme de revanche puérile sur Samuel, elle tenta une approche après le départ de son amie. Une approche sans doute pas très fine mais cela était une autre histoire. C’est ainsi qu’après avoir engagé la conversation avec le bel inconnu en attendant que le barman lui resserve un verre, elle passa le restant de sa soirée à échanger avec l’inconnu. Elle apprit ainsi qu’il était sur l’île pour régler certaines affaires et qu’il s’appelait Anthony. Avec le recul, elle devait admettre qu’elle en savait peu sur lui tandis qu’elle-même s’était épanchée un peu plus, la langue déliée par les cocktails ingérés sans doute. L’avait elle dragué ouvertement ? Probablement un peu. Sur le moment cela lui paraissait tout à fait acceptable cela étant dit. Au final, la soirée s’était achevée très chastement, et elle était rentrée chez elle avec son honneur sauf. Quant à l’inconnu prénommé Anthony, elle ne le reverrait certainement jamais.

Un café bien serré et une bonne douche lui redonnèrent figure humaine, se préparant à prendre son service au poste de police. Finalement, elle s’en tirait plutôt bien. Le trajet entre chez elle et le commissariat n'était pas très long. L’avantage de vivre sur une île. Une fois arrivée, la réceptionniste l’interpella sur son passage. « Le nouveau capitaine a pris son poste ce matin. » lui annonça-t-elle sans préambule. Effectivement, l’ancien capitaine était parti récemment à la retraite, et son remplacement était demeuré quelques temps en suspend. L’annonce qu’un nouveau devait débarquer avait circulé mais sans plus de précision. Mayleen haussa un sourcil. « Ravie de l’apprendre. » Le ton n’était pas spécialement enchanté. En réalité, May redoutait qu’un étranger essaie de bouleverser les habitudes de fonctionnement du poste. Le renouveau pou ait avoir du bon comme du mauvais. Réprimant une grimace, elle se dirigea vers la cafetière quand la réceptionniste reprit la parole. « Il a demandé à te rencontrer dès que tu serais arrivée… sorte de réunion quoi. » Elle lui jeta un regard entendu par-dessus la monture de ses lunettes. « Pour info… il est plutôt agréable à regarder. » souffla-t-elle avec un air de conspiratrice. May roula des yeux, avant de s’éloigner avec un gobelet de café chaud entre les mains. Puisque visiblement elle n’avait pas le choix, elle allait dûment saluer ce nouveau supérieur hiérarchique.

D’un pas décidé, elle se dirigea vers le bureau dédié au capitaine, et toqua à la porte trois coups bref avant d’entrer. « Il parait que vous avez dem… » Sa phrase mourut sur ses lèvres tandis qu’elle se figea. Pour peu, elle en aurait lâché son gobelet. Car face à elle se tenait… l’inconnu du bar de la plage. « Vous… » Elle sentit son visage pâlir puis s’empourprer tandis qu’elle était soudainement partagée entre gêne et agacement.

Dim 18 Juin - 18:22

Le jour d’avant, Anthony était sorti pour boire un verre. Il savait qu’il prenait son service le lendemain. Il avait juste besoin de décompresser avant d’être homme le plus sérieux et de faire semblant de ne pas être intéressé par autre chose.

Une jeune demoiselle l’avait abordé. Ils avaient discuté un bon moment, il en avait appris beaucoup sur elle. Elle s’appelle Mayleen Bishop, elle est inspectrice en chef, autrement dit, il sera son supérieur. Ça risquait de gâcher quelque chose ça. Bien sûr, elle n’avait pas parlé de sa relation, juste qu’elle en voulait à un homme. En gros, des informations intéressantes. Si elle n’avait pas été si alcoolisée, il aurait bien proposé à la demoiselle de rentrer ensemble pour un dernier verre. Seulement, cela n’avait pas été le cas. Au moins, il savait qu’il la verrait à nouveau le lendemain.

Premier jour de sa prise de fonction, une bonne nuit de sommeil bien que courte, un beau costume tiré à quatre épingles et le voilà prêt à franchir les portes du bâtiment. Il sait qu’il ne sera pas en terrain conquis, les choses ne se passeront pas facilement, il sait que si on n’est pas un enfant de la région, ce n’est pas facile. C’est partout pareil. Mais il est prêt à faire son trou, surtout si cela va lui permettre de retrouver son frère. Il se fait accueillir par une charmante jeune femme qui lui demande son identité et la raison de sa visite. Bien, au moins, à l’entrée, ils font leur travail. Il se présente, ainsi que ses papiers et son ordre de mutation. Il lui sourit et la remercie. Il lui demande d’envoyer l’inspecteur ou inspectrice en chef. Il sait très bien qui elle est. Il a un prétexte tout trouvé : d’après ce qu’il sait, après lui, c'est la plus haut gradée. Il aimerait bien voir ce qu’elle vaut sobre.

Il alla ensuite s’installer devant son bureau, il remarque bien les regards qui se donnent dans les couloirs. Il s’en fiche simplement. Il passe devant, salue les personnes. Après tout, il est capitaine, cela ne veut pas dire qu’il est malpoli. Il se doute des questions, il est presque certain que la personne à l’accueil va être chargée de question. Il ferra une annonce plus tard dans la journée. Il allume son ordinateur et commence à regarder les effectifs, les données et spécificité de chacun.

On frappe soudainement à la porte, c’est elle. Elle rentre en signalant qu’on l’a fait appeler et s’arrête en plein milieu de sa phrase, un sourire amusé se dresse sur ses lèvres. Il se presse vers elle pour prendre son café et le poser sur le bureau, par précaution. Elle avait soudainement eu l’air bien plus fragile. C’est sûr qu’il l’avait surprise, mais il ne pensait pas qu’elle se serait mise dans un tel état. Il se recule et pose ses fesses sur son bureau. Il prend quelques secondes avant de parler.

- Enchanté, Capitaine Anthony Duster. Hier, il me semblait avoir dit que la police et moi, c'était toute une histoire. Ravi de te rencontrer. Je ne t’ai pas fait venir que pour te taquiner. Je voulais voir avec toi, le fonctionnement du poste ainsi que les collaborateurs et le genre de fait que vous gérer.

Il se releva pour aller s’asseoir derrière son bureau et lui tend la main en direction d’une des chaises qui se trouvait en face afin qu’elle y prenne place. Il ne voulait pas non plus l’effrayer ou la mettre trop mal à l’aise. Il se rendait bien compte que la situation était délicate, même si cela l’amusait beaucoup. Il ne voulait pas la mettre trop mal à l’aise. Ce ne serait pas une bonne base de travail, ni en espérant autre chose. Il avait hâte de parler un peu avec elle, de la découvrir encore un peu plus.

Il réajusta son veston et posa ses mains sur son bureau sans pour autant les joindre. Il la fixa, elle était vraiment jolie. Il détailla ses cheveux brun clair, ses yeux si beaux et captivant. Elle avait vraiment de jolies formes. Il devait s’empêcher de trop la fixer, elle allait se sentir encore plus mal à l’aise. Il pinça ses lèvres un instant. Il jeta un œil à son écran, il devait éviter d’être trop insistant dans son regard. Il devait l’avouer, il avait eu un gros coup de cœur pour elle. Dommage qu’elle travaille dans son service.

Lun 19 Juin - 17:51

quand le destin s'en mêleft. @Anthony Duster

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L’effet de surprise était réussi pour le moins. Si jamais elle avait imaginé une seule seconde qu’Anthony serait également son nouveau capitaine, jamais elle ne l’aurait accosté la veille au soir au bar. Mayleen était furieuse, à la fois contre lui, de ne pas lui avoir explicitement dit qui il était vraiment la veille, notamment lorsque lui-même avait appris de sa bouche son propre métier, et contre elle-même, car même à jeun, dans ce bureau, sachant désormais qu’il était son supérieur hiérarchique, elle n’était toujours pas indifférente à son charme. D’ailleurs, le sourire en coin qu’il arborait d’un air amusé acheva de dissiper la gêne qu’elle avait pu ressentir à son arrivée, pour laisser place à l’agacement. Malgré elle, son cœur manqua un battement tandis qu’il s’approcha d’elle pour venir saisir son gobelet de café avant qu’il ne tombe au sol. Puis, il lui fit face, adossé à son bureau, pour prendre la parole. Sourcils froncés, lèvres pincées, Mayleen l’écouta sans mode dire, raide comme la justice. Il lui expliqua qu’il n’avait pas l’intention de la taquiner, et qu’il voulait échanger de manière purement professionnelle avec elle. May ne sut si elle en était soulagée ou déçue.

Elle nota cependant qu’il avait choisi de poursuivre le tutoiement avec elle. Et bien soit, elle en ferait de même. Anthony bougea de nouveau, pour prendre place derrière son bureau, non sans l’inviter d’un geste de la main à venir elle aussi s’asseoir sur l’un des fauteuils disponibles. May s’exécuta, mais n’avait toujours pas décroché un mot. Le menton fièrement relevé, elle soutint son regard alors qu’il semblait l’examiner avec la plus grand attention. Etait-ce une lueur d’intérêt qu’elle avait vu passer dans ses yeux ? Puis, il détourna le regard pour reporter son attention sur l’écran de son ordinateur. Alors, May s’autorisa à expirer lentement, s’apercevant qu’elle avait retenu son souffle l’espace d’un instant. « Je t’avouerai que j’aurais préféré que tu m’informes de ton… « statut » hier soir. Cela m’aurait évité de me ridiculiser devant mon nouveau chef. » lui reprocha-t-elle, en insistant bien sur le mot « chef ». En vrai, cela lui aurait surtout évité de le draguer alors qu’elle était … passablement alcoolisée. Lui-même ne lui avait pas paru insensible à ses charmes d’ailleurs, ce qui de ce fait la déstabilisait encore plus…

Mayleen reprit son gobelet, pour se redonner une contenance principalement, et en bu une gorgée. « Tu arrives pile poil pour la saison touristique. C’est la période où nous avons le plus de boulot, mais rien de comparable avec le continent. » émit-elle, se détendant imperceptiblement. Parler boulot, ça lui convenait. Ca évitait d’aborder des sujets glissants. « Incivilités, troubles de l’ordre public, alcoolisations, trafics de drogue… sans compter les bagarres nocturnes à la sortie des pubs ou des boîtes de nuit. Des vols aussi. » Elle haussa les épaules. « Le plus gros du boulot, c’est l’été. L’hiver, il ne reste principalement que les autochtones, c’est relativement plus calme. » L’avantage de vivre sur une île. « Nous pouvons nous vanter d’avoir un taux de criminalité relativement faible, les délits sont pour la plupart mineurs. » S’il était habitué aux crimes sordides et autres joyeusetés, il risquait de s’ennuyer ici. « Il va surtout falloir te faire accepter des gens d’ici, y compris au poste, si tu veux pouvoir asseoir ton autorité et te faire respecter. » tint-elle à préciser. Les étrangers étaient tolérés en tant que touristes, car ils faisaient fonctionner l’économie locale. Mais en tant que nouvel habitant, qui plus est flic ? Cela devenait un défi à part entière. La veille, il avait évoqué des « affaires » à régler pour expliquer sa présence à Kildare. Désormais, elle était curieuse de savoir ce qui avait réellement motivé Anthony à demander sa mutation ici. A moins qu’on ne l’y ait poussé comme « voie de garage » ? Mais pour quelles raisons là également ? Aussi, coula-t-elle un regard intrigué vers lui. « Pourquoi avoir quitté le continent pour venir t’enterrer ici ? Réellement ? » ne put-elle s’empêcher de lui demander, quitte à être indiscrète. Il lui devait bien ça après tout.

Jeu 29 Juin - 11:33

Malgré ses dires, Anthony avait quand même apprécié la taquiner. Il avait observé ses moindres faits et gestes, même s’il y en avait eu peu. Elle semblait un peu trop droite, est-ce la surprise ou bien autre chose ? Il ne savait le dire. Il nota qu’elle gardait le tutoiement. Cela ne le gênait aucunement, au contraire. Il préférait, tant qu’il y avait un minimum de respect. Elle lui reprocha, en quelque sorte, de ne pas avoir révélé qui il était le soir précédent. Il reprit son sourire taquin, un peu énigmatique, ses yeux brillaient d’un certain éclat mystérieux, un mélange entre quelque chose d’un peu coquin, d’une lueur d’amusement, mais aussi autre chose d’un peu plus indéfinissable.

- Certes, mais il y a des choses que tu ne m’aurais pas dites. De plus, j’estimais ne pas encore avoir pris ma fonction, étant donné qu’elle ne prenait officiellement cours que ce matin. Pour moi, tu ne t’es pas ridiculisé et j’ai sincèrement apprécié notre moment hier. Et, en dehors de ces deux considérations, il y a un certain aspect stratégique à ne pas avoir dévoilé mon poste. Que tu indiques à cœur ouvert ce que toi et tes collègues pensait de mon arrivée. Enfin d’un nouveau supérieur inconnu chez vous. Et, en dehors de ces détails qui purement professionnel, c’est toujours agréable de savoir que je plais. Et, de nouveau, en dehors de toute considération professionnelle à une femme aussi intéressante.

Et, voilà, une nouvelle demie vérité sortie. Bien qu’intéressante n’indiquait pas qu’il apprécierait faire un peu de chemin avec elle à ses côtés, et de manière non professionnelle. Il indiquait aussi de très bonne raison de ne pas avoir dévoilé sa fonction plutôt. Bien sûr, il n’indiquait pas que s’il n’avait pas indiqué sa fonction aussi, c'était pour les questions qu’il avait posées auparavant, mais également pour celle qu’il avait posée un peu après sur son frère. Il n’avait menti à aucun moment, il avait caché des éléments autant à l’un qu’à l’autre. Il préférait savoir exactement dans quoi il mettait les pieds dans cette région inconnue. Cette semaine sans “emploi”, sans “titre” lui avait permis de tâter le terrain, de voir dans quoi il s’engageait de mener de premières investigations. Il avait pu constater qui parlait plus à un inconnu, à un gars du coin, à la police ou au capitaine de police. Il n’y avait pas eu de grandes vagues sur sa future arrivée, ce qui lui avait permis encore plus de discrétion.

Il l’écouta répondre à sa question, elle était professionnelle, détendue. Il était ravi du rapport complet qu’elle lui faisait sur l’état des lieux. Ce manque d’activité lui ferait une sorte de vacances, mais également lui laissait largement le temps pour tenter de retrouver son frère. C’était parfait. Il nota qu’elle semblait bien insisté sur le fait que ce ne soit qu’en période touristique que cela soit compliqué. Il émit un sourire un brin ironique.

- Si je comprends bien, ce sont les touristes qui posent le plus de souci. À croire que les gens ne respectent plus rien quand ils ne sont plus chez eux. C’est quelque chose d’assez courant semble-t-il, peu importe la région.

Il avait quelque peu voyagé dans sa carrière et il avait constaté que ceux qui posaient le plus de souci, au final, c'étaient les touristes. Oh bien sûr, il y avait des mauvais coins, où la criminalité était assez sordide pour ne pas dire autre chose. Mais, il n’y avait pas de “crise inutile” pas de complication non plus. Il n’aimait décidément pas les touristes. Même s’il devait avouer, pour ne pas être hypocrite, qu’il en était un, d’une certaine manière. Il n’avait pas de base fixe depuis qu’il s’était engagé. Il faisait cependant attention à ne pas faire de vague et faire les choses correctement.

Elle lui demanda la raison de sa présence sur le continent. Il pinça les lèvres. Il aurait espéré qu’elle oublie ce détail.

- Il y a plusieurs raisons, pour prendre le poste de capitaine, je n’avais que deux choix, ici, où j’étais certains d’avoir la possibilité de gérer des affaires personnelles. Un autre avec beaucoup d’action, de crime, mais bien plus éloigné de mes aspirations professionnelles et personnelles.

Et, voilà, il trouvait qu’il s’en était bien sorti. Il ne mentait pas un seul instant, oui, l’autre ville était bien plus éloignée, parce que c’était par ici que son frère avait disparu. Pas ailleurs, il savait que sur ce genre d’île, les affaires étaient un peu plus calmes, les statistiques avait bien parlé.

Lun 3 Juil - 18:33

quand le destin s'en mêleft. @Anthony Duster

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Anthony semblait la défier du regard, arborant une expression amusée, tandis qu’il lui expliquait les raisons qui l’avaient poussé à ne pas lui révéler son statut lors de leur rencontre la veille au soir. Mayleen l’écouta sans mot dire, avec la sensation diffuse de s’être fait manipulée. Il avait conservé son « anonymat » dans le but de connaître les ressentis de l’équipe qu’il allait diriger, puisqu’il évoquait lui-même une démarche stratégique. Savoir cela agaça la jeune femme, même si d’un autre côté, elle pouvait comprendre également sa démarche. Cela ne l’empêcha pas de froncer les sourcils ostensiblement à ce passage de sa diatribe. Enfin, le nouveau capitaine fit allusion à leur soirée, notamment à ses tentatives de séduction qui s’étaient avérées minables certainement, mentionnant également qu’elle était une femme « intéressante ». Pas séduisante, intelligente, ou autre descriptif flatteur, non, elle était selon lui « intéressante ». Ne sachant trop comment interpréter tout ceci, elle le jaugea un instant en silence, hésitant sur la conduite à tenir. « A l’avenir, sache que j’ai horreur de me sentir manipulée, même si c’est pour la bonne cause. » finit-elle par lâcher, avant de reprendre une posture professionnelle pour lui exposer dans le détail le quotidien de leur travail sur l’île.

Anthony l’écouta attentivement, et paru parfaitement appréhender le tableau qu’elle venait de lui dépeindre. Effectivement, les touristes étaient généralement ceux qui respectaient le moins la loi, et qui troublaient la quiétude des Outer Banks à la belle saison principalement. Mayleen ne résista pas à l’occasion de le taquiner un peu. « N’oublies pas que tu es un semi-touriste toi aussi. » souligna-t-elle avec un sourire en coin. « Mais dans le fond, oui, c’est ça. Nos autochtones ne sont pas parfaits, mais ils sont gérables dans l’ensemble. » C’était également l’occasion d’en savoir un peu plus sur les motivations de cet homme à venir prendre un poste sur cette île plutôt que de briguer une ville du continent, où les perspectives de carrière seraient sans doute beaucoup plus alléchantes. La veille, il avait évoqué des affaires personnelles, sans entrer plus dans les détails, et elle avait respecté. Mais elle ne savait pas alors qu’il allait être son supérieur direct. De ce fait, la curiosité la démangeait de nouveau et elle espérait cette fois-ci en savoir un plus à son sujet, mais elle déchanta rapidement, sa réponse demeurant évasive et sibylline. Son expression contrariée quand elle lui avait posé la question ne lui avait pas échappé non plus. Que cachait-il donc ? Ou tout du moins, que cherchait-il à cacher ? « Si jamais un jour tu as envie d’en parler… ou besoin des conseils d’une originaire de l’île… n’hésite pas. » glissa-t-elle avec un léger haussement d’épaules faussement désinvolte. Elle n’avait aucunement l’intention de le forcer à se confier à elle, mais Anthony l’intriguait plus qu’il ne l’aurait dû, sans aucun doute possible. May ne pouvait s’empêcher d’éprouver une certaine déception à découvrir que c’était désormais son supérieur et de ce fait, chasse gardée. Pour une fois qu’un homme trouvait grâce à ses yeux, s’était bien sa veine. Elle hésita à prendre congé sans rien ajouter, mais se ravisa finalement. « Sache en tout cas que j’ai vraiment apprécié la soirée d’hier également. » D’ailleurs, si elle ignorait qui il était durant cette soirée, lui le savait pertinemment et cela ne l’avait pas empêché de jouer le jeu de la séduction avec elle. « Dommage que tu sois mon boss désormais. » soupira-t-elle d’un air exagérément déçu, juste pour tester sa réaction.

Sam 8 Juil - 1:18

Elle semblait reconnaître l’intérêt de sa discrétion sur son poste. Il eut un pincement de lèvre en l’entendant dire qu’elle n’aimait pas se sentir manipulé. Est-ce le signe d’un moment de remords ou bien le fait de ne pas aimer qu’on lui donne des ordres ? Ou encore apprécié la sincérité ? Peut-être un peu des trois en réalité. Il devait avouer que cette femme avait quelque chose et pas simplement un joli minois.

- Personne n’aime se sentir dans ce cas. Ce n’était pas mon intention, même si cela parait l’être. Quand on arrive à un poste dans lequel on n’est pas sûr d’être désiré, autant par les locaux que ses futurs collègues, on tâte le terrain, surtout si l'on a un poste qui peut freiner la sincérité. J’espère que tu la garderas tout le temps de notre collaboration et peut-être plus.

Probablement trois mots de trop. Mais, c'était dit, autant donné l’illusion qu’ils étaient volontaires. Il préférait ne pas donner l’impression de lâcher des choses sans le vouloir, pas sans la connaître un tant soit peu. Il dut sourire alors qu’elle lui rappelait qu’il était aussi une sorte de touriste. Il devait admettre qu’elle n’avait pas totalement tort. Avant, de confirmer son impression. Elle savait être parfaitement professionnelle quand il le fallait. C’était une chose vraiment agréable à constater.

- Je ne peux pas te donner tort. Mais, j'ai également une autre fonction. Ce qui fait, je respecte assurément plus la loi que d’autres imbéciles qui se baladent en pensant acheter des jolies choses. Et, puis, je ne pense pas rester seulement dix jours. Je n’ai pas de date de retour. Je compte tenter de me fondre avec la population et tisser des liens.

Il ne mentait pas un instant dans son discours. Même s’il y avait plus de calcul et d’intérêt dans ses actes. Il ne savait pas ce que ses investigations donneraient. Et, si son frère n’était plus ? Peut-être resterait-il ici, même s’il avait résolu le crime. Il ne voulait cependant pas penser à cette option. Si par contre, il était vivant, il s’adapterait au désir de son frère, à la situation.

Il dut sourire alors qu’elle lui disait qu’elle serait toujours là s’il avait besoin de parler ou de conseil d’une originaire. Elle semblait bien comprendre qu’il cachait quelque chose. Et, laisser une porte ouverte. C’était appréciable. Il pourrait en profiter pour la connaître un peu plus, et pourquoi pas dans le privé. Elle était parfaitement charmante.

- Merci, j’apprécie la proposition. J’abuserais bien pour te demander de me faire découvrir la région, les locaux intéressants à connaître, autant sur le plan professionnel ou privé. Il y a bien des lieux intéressants pour manger, s’amuser un peu, des personnes qui peuvent également aider, je suis certain que chaque endroit à son homme ou sa femme miracle qui arrive à réparer tout et n’importe quoi.

Elle paraissait ne pas pouvoir s’empêcher de le draguer encore un peu. Il pinça ses lèvres, mais ses yeux semblaient rire. Il était ravi de voir qu’elle ne pouvait s’empêcher de reparler d'hier. Elle était vraiment mignonne, même plus que ça en réalité.

- Je ne vais pas mentir, j’ai largement apprécié notre soirée d’hier. Crois-tu que tu aurais continué si je t’avais dit que je serais ton supérieur ? Je n’avais pas envie de casser ce moment. C’est d’ailleurs dommage de ne pas pouvoir continuer en vérité. Qu’en penses-tu ?

Il savait qu’il était en train de jouer à un jeu dangereux, un jeu qui n’était pas trop permis en réalité. Mais, c'était bien trop tentant. Elle était belle, séduisante, intelligente, même s’il ne l’avouerait pas si facilement. Il se leva enfin de son siège pour contourner son bureau et reprendre sa position initiale, assis sur le coin de ce mobilier, à la regarder avec son petit sourire en coin. C’était irrésistible, c’était une obsession presque. Jouer dans son propre bureau, quasiment à la vue de tous, ç'avait un côté encore plus excitant qu'il ne pouvait l'admettre.