Aller seul dans un café n'a jamais été mon truc. A vrai dire je trouve cela même triste et pathétique alors pourquoi je marche dans cette rue en direction du café sans avoir personne à y retrouver ?

Et bien pour tout vous dire, c'est ma secrétaire qui m'a forcé. Elle m'a dit d'y aller pour me faire des amis de ma condition comme elle dit... Je me demande si elle n'a pas eu vent que je suis retourné à The Cut pour voir un ami de ma vie d'avant...  En même temps, si je ne l'ai pas dit, je ne l'ai pas caché non plus puisque je suis revenu avec quelques achats. Je pense que ma secrétaire voudrait que je fasse table rase de tout ce qui est avant ma prise de fonction de président du groupe AKLS et que j'agisse purement et simplement comme tel, comme un natif des Figure Eight le ferait. J'ai supposé que cela ne ferait pas de mal qu'effectivement j'arrive à me lier à des gens autre que juste des actionnaires et des gens pour le travail alors j'ai accepté ou plutôt je lui ai indiqué que je passerai prendre un verre, un café ou quelque chose dans ce goût-là à cet endroit si prisé des jeunes de bonnes familles comme elle dit. Je ne lui ai toutefois pas promis d'en ressortir avec un carnet d'adresses plein, ou de parler à tout le monde sans distinction.

J'allais tirer la porte du café pour entrer quand soudain je dus bondir en arrière car elle était ouverte à la volée. Un homme, que j'imaginais profondément en colère ou frustré par quelque chose, en est sorti sans regarder où il allait en hurlant. Mais si je pus éviter de me prendre la porte en pleine figure, je ne pus par contre pas éviter le gars... 
Le choc fut violent, et j'heurtais le mur de l'établissement derrière moi de plein fouet, mon dos en prit un sacré coup et je grimaçais, sentant déjà le démon de la colère dresser la tête. S'il ne s'excusait pas...

C'est alors que je le reconnus... Comment avais-je fait pour ne serait que mettre quelques secondes avant de le reconnaître ? Mars Lovelock... Lui entre tous, il avait fallut que ce soit lui que je trouve ici. Ma colère ne savait plus où se mettre en cet instant et elle disparut finalement comme un feu non alimenté. Mon dos me lançait, quant à mon esprit... il était loin. Je restais figé, contre le mur, à le regarder comme si je voyais un fantôme. Autrefois j'aurai sans doute lancé un trait d'humour, mais en cet instant mon cerveau déconnecté ne put sortir qu'un mot profondément débile.

« Salut »